L’évaluation de la compréhension

L’évaluation des compétences de compréhension est un exercice difficile car la compréhension est une activité complexe (cf. éléments didactiques du guide des séances CM).

Pour évaluer, il faut d’abord se demander pourquoi on le fait : pour faire le point sur ce qui a été appris ou pour faire évoluer et réguler les prochains apprentissages ? Une fois ce choix arrêté, il faut construire son outil d’évaluation en lien avec cet objectif. On peut envisager des questions fermées (type QCM avec réponses contenant des distracteurs), des questions ouvertes (impliquant une réponse écrite) ou des consignes variées (remise en ordre, association d’éléments, etc).  Il faut ensuite s’interroger sur la difficulté de la tâche que l’on donne en évaluation, donc en autonomie : le support de l’évaluation (texte déjà connu ou non, difficulté, longueur du texte), la complexité des consignes, la tâche attendue, la longueur de l’évaluation.

Plusieurs projets de MHF-Lecture compréhension ont été testés en classe en 2021 et 2022 et la question de l’évaluation s’est posée pour les collègues. Tous ont proposé des évaluations écrites mais une réflexion s’est ensuite engagée sur l’outil , sa mise en œuvre, ou sur le fait que certains résultats étaient parfois décevants par rapport à l’investissement de certains élèves. Il s’en est suivie une analyse approfondie de ces questionnements :

– la recherche d’une évaluation exhaustive est souvent contreproductive. Vouloir TOUT évaluer sur un ouvrage implique de nombreux exercices qui conduisent à une évaluation assez longue dont la fin est souvent bâclée par les élèves.

– le passage à l’écrit en autonomie demandé par l’évaluation reste bloquant pour les élèves les plus en difficultés.Difficulté à écrire, manque de confiance, perte de moyens… L’an dernier, certains élèves avaient été réévalués oralement et ont alors témoigné d’une bien meilleure réussite.

– les élèves ont parfois développé des procédures de réponses aux questionnaires / évaluations (cf; travaux de Goigoux). Ces procédures se relèvent inopérantes sur certaines modalités d’évaluations proposées dans MHF et cela les décontenance. De plus, ils ont parfois l’habitude de n’avoir à répondre qu’à une demande d’informations explicites : titre et nom de l’auteur, nom des personnages, lieu où cela se passe…L’explication d’informations implicites, d’inférences est un exercice difficile pour eux.

– l’évaluation du transfert d’une stratégie, d’une compétence sur un texte totalement inconnu est difficile : comment être sûr que l’élève qui échoue ne maitrise pas la stratégie ? Le texte (vocabulaire, contexte culturel, longueur, syntaxe complexe) peut faire obstacle à la mise en œuvre de la stratégie…

Ainsi, nous proposons des supports d’évaluation pour chaque projet ,quelques exercices, mais ils ne sont – bien entendu- pas exhaustifs. Cela ne reste que des exemples, des pistes. Une classe ne fait pas l’autre et a des besoins différents. Par exemple, il nous semble inopérant de donner une évaluation écrite à un élève dys- qui va déjà être totalement bloqué par l’écrit. C’est la compréhension qu’on évalue par sa capacité à rédiger une réponse (compétence rédactionnelle).

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